REGGIANI Serge

Serge Reggiani en 1968 – Photo (c) Annie Noël

Le chanteur et comédien français Serge REGGIANI naît le 2 mai 1922 à Reggio d’Emilie (Italie). Fils d’un coiffeur et d’une ouvrière, c’est à l’âge de huit ans que le petit Serge découvre la France où la famille s’installe en Normandie pour fuir le fascisme montant en Italie. Ayant déménagé à Paris et après avoir essayé la coiffure dans les pas de son père, il s’inscrit au Conservatoire du cinéma puis au Conservatoire national d’art dramatique. Et c’est pendant la seconde guerre mondiale qu’il commence sa carrière de comédien en jouant, notamment, dans « Britannicus » et « Les parents terribles ». A la Libération, naturalisé français en 1948, il se tourne vers le cinéma et joue aux côtés de Simone Signoret dans « Casque d’or » en 1952. C’est chez Simone Signoret et Yves Montand que, au début des années 1960, Serge Reggiani rencontre le producteur de chansons Jacques Canetti qui a notamment lancé la carrière de Jacques Brel. Ce dernier pense qu’il est doué pour la chanson et lui propose d’enregistrer un 33 tours avec des chansons de Boris Vian. Le disque est commercialisé en 1965 et connaît un franc succès.
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Mais, paradoxalement, alors qu’il brille sur les planches de théâtre, Serge Reggiani a un trac fou lorsqu’il s’agit d’y interpréter des chansons. C’est donc avec une certaine angoisse qu’il accepte la proposition de Barbara pour assurer la première partie de son récital en 1966. La chanteuse va d’ailleurs aider le quadragénaire à travailler sa voix de baryton pour en tirer un profit maximum dans l’interprétation de ses chansons dont le répertoire va se développer. Les chansons de Boris Vian vont beaucoup plaire aux jeunes qui préparent mai 1968 et les deux albums suivants de Serge vont vraiment le faire connaître auprès de toute une génération qui attend ce genre de chanson française dont les textes ne laissent pas indifférent. Pour l’écriture de ces derniers, l’interprète se tourne vers des auteurs reconnus comme Jacques Datin ou Georges Moustaki (« Sarah ») mais aussi vers des nouveaux venus qui ont pour nom Jean-Loup Dabadie (« Le petit garçon »), Pierre Tisserand ou Maxime Le Forestier.
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Plus tard, dans les années 1970, il choisit des chansons de Serge Gainsbourg et de Claude Lemesle. Ce dernier lui écrit bon nombre de succès comme « Le barbier de Belleville », « J’suis pas chauvin », « Venise n’est pas en Italie », etc.
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Au point de vue des compositeurs, Serge Reggiani se tourne vers des musiciens comme Michel Legrand ou Alain Goraguer. À la fin des années 1970, Serge Reggiani chante sur scène avec son fils Stéphan et sa fille Carine qui ont aussi embrassé la carrière de chanteur. En 1980, alors âgé de 35 ans, son fils Stéphan se suicide. C’est un énorme choc pour Serge qui va trouver dans le travail l’unique force lui permettant de lutter contre la dépression et la dépendance à l’alcool. Il enregistre ainsi de nombreux albums qui connaissent moins de succès mais qui recèlent de petits bijoux: « L’ogre » de Victor Hugo (sur le disque « Le zouave du pont de l’Alma » en 1982) ou « Théorème » de Salvatore Adamo (sur l’album « Elle veut » de 1984).
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Au cours des années 1990, il reprend goût à la vie et enregistre un album par an puis un tous les deux ans. Il se passionne aussi pour la peinture et expose régulièrement ses toiles. En 1995, il participe au concert « Les Enfoirés à l’Opéra-Comique » et il y chante « L’Italien » en duo avec Patrick Bruel.
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En 2002, pour ses 80 ans, de nombreux artistes participent à un album intitulé « Autour de Serge Reggiani »: Renaud, Sanseverino, Jane Birkin, Arno, Marc Lavoine, Maxime Le Forestier, Juliette, Bénabar, Enrico Macias ou Michel Piccoli entre autres. En bonus de ce CD, on trouve un texte terriblement émouvant de Jean-Loup Dabadie récité par Serge sur une musique d’Alain Goraguer: « Le temps qui reste ».
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Le temps qu’il reste à l’artiste lui permet encore de recevoir une Victoire de la Musique d’honneur en 2003. Car, le 23 juillet 2004, Serge Reggiani nous quitte à Boulogne-Billancourt à la suite d’une crise cardiaque. Il est inhumé au cimetière parisien du Montparnasse auprès de ses parents et de son fils Stephan.
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