Le compositeur, arrangeur, chef d’orchestre et interprète français Guy MATTEONI naît le 8 novembre 1945 à Marseille dans le quartier de “La belle de mai” . Petit-fils d’immigrés italiens, il grandit dans un milieu ouvrier. Comme dans beaucoup de familles d’origine italienne à l’époque, il apprend d’abord à jouer de l’accordéon. Mais, à six ans, l’instrument est lourd à porter et on lui conseille de prendre des cours de piano. Puis, il est accepté au conservatoire de Marseille où il étudie le solfège et le piano. Parallèlement à ces « loisirs », Guy poursuit ses études et passe même une année en faculté de droit. Mais la musique est plus qu’une simple passion et, à 18 ans, il est sollicité pour rejoindre un groupe appelé « Les Ambitieux ». La formation enregistre, en 1965, un 45-tours de quatre titres dont « Danse danse encore », « C’est pas vrai » et « Dis-moi ».
Pour ce disque, le producteur, Ken Lean, engage des musiciens additionnels car la confiance n’est, semble-t-il, pas maximale. Du coup, peu de temps après, les Ambitieux rompent le contrat et signent avec Léo Missir, directeur du label Riviera. Il leur faut alors trouver un nouveau nom et c’est sous celui des « 5 gentlemen » que Jean Fredenucci, Claude Olmos, François Paoli, Michel Donat et Guy Matteoni poursuivent leurs aventures musicales. Le succès est rapidement au rendez-vous des “5 gentlemen” qui se classent au sommet des ventes de disques avec le titre “Dis-nous Dylan” en 1967.
En 1966 et 1967, le band enregistre une demi-douzaine de disques et le succès est au rendez-vous en France, en Belgique, en Suisse mais aussi en Italie et en Allemagne. En 1968 sonne l’heure du service militaire pour Guy Matteoni, qui monte un orchestre à la caserne en Allemagne, et les activités des « 5 gentlemen » se poursuivent sans lui. Ils accompagnent, notamment, le chanteur Peter Holm pour l’enregistrement de son « tube » international « Monia » en 1968.
De 1969 à 1971, Guy Matteoni constitue un orchestre qui joue en permanence au « Vamping », un dancing marseillais très couru. Il y rencontre le chef d’orchestre Paul Mauriat qui y a fait ses débuts et il sympathise avec Dave qui n’est pas encore le chanteur avec qui il travaillera cinq ans plus tard. Il se met aussi au service d’un big band de jazz qui écume la région de Marseille le week-end. Puis, en 1972, il se décide à « monter » à Paris et il devient l’assistant du compositeur de musiques de films français Michel Magne qu’il rejoint dans ses studios du château d’Hérouville. Il se lance seul dans une carrière d’orchestrateur et arrangeur pour un grand nombre d’artistes français qui débutent. Il rencontre le producteur Bernard Saint-Paul qui lui propose de travailler sur un titre de Salvatore Adamo (« Le mal de toi ») avec Jean Musy. Le directeur artistique Jean-Jacques Souplet lui demande ensuite de réaliser les arrangements d’une chanson pour Gérard Lenorman en 1973 : « Mourir au champ d’amour ». C’est le début d’une longue collaboration au cours de laquelle Guy Matteoni composera, notamment, « Soldats ne tirez pas » en 1974.
La même année, Jean-Jacques Souplet l’appelle en urgence pour réaliser très vite les arrangements d’une chanson reprise d’un groupe anglais pour Dave. L’adaptation de « Sugar baby love » des Rubettes en « Trop beau » est alors le premier « tube » qui lance la carrière du chanteur hollandais.
Souvent épaulé par l’ingénieur du son Bernard Estardy, Guy Matteoni est celui qui réalise alors des orchestrations pour Francis Cabrel (« Les murs de poussière » en 1977) mais aussi pour Charles Trenet, Régine, Marcel Amont, Petula Clark, Carlos, Daniel Guichard, Nicole Rieu, François Valéry, Alain Souchon, Didier Barbelivien ou Alain Chamfort. Il accompagne également certains de ces artistes comme chef d’orchestre sur scène. Parallèlement à ces activités « de l’ombre », et grâce au producteur Bernard Saint-Paul, il enregistre quelques chansons dont « Je roule vers toi » qui connaît un léger succès en 1974 tout comme « Rue Saint Ferréol ».
Cette première expérience de l’enregistrement d’un album sera réitérée en 1978 lorsque Guy Matteoni sort un deuxième LP en tant que chanteur : « America ». Mais l’opus connaîtra des soucis de production et ne sera pas commercialisé d’une manière idéale. En 1979, il compose avec Eric Charden le « tube » de ce dernier : « L’été s’ra chaud » .
Puis, il joue du piano sur quelques disques instrumentaux dont « Le piano sous la pluie » qui remporte un certain succès en 1981. En tant qu’arrangeur, il travaille alors avec des artistes comme Michèle Torr, C. Jérôme, Dalida, Jean-Luc Lahaye, Karen Cheryl, Michel Sardou, Annie Cordy, Pierre Bachelet et Richard Anthony entre autres. En 1982, il est aussi l’orchestrateur des premiers disques de Céline Dion: « D’amour ou d’amitié » et « Mon ami m’a quitté » notamment. Six ans plus tard, il est également derrière le succès du groupe « Début de Soirée »: « Nuit de folie ». En 1989, il signe la chanson qui représente la France au concours Eurovision de la Chanson, « J’ai volé la vie », qui est interprétée par la très jeune Belge Nathalie Pâque.
A la fin des années 1990, Guy Matteoni réalise un album pour la chanteuse française Chantal Eden et il devient le chef d’orchestre de Pierre Bachelet jusqu’à son décès en 2005. Quelques mois plus tard, sur proposition du producteur Michel Algay, il devient le directeur musical des spectacles nostalgiques de la tournée « Age tendre et tête de bois ».
Parallèlement à cette vie trépidante de tournées, Guy Matteoni trouve néanmoins le temps d’accompagner sur scène Isabelle Aubret, Georges Chelon, Claude Barzotti, Dave et Michèle Torr. En 2016, après l’arrêt des tournées initiées par Michel Algay pour cause de faillite, le chef d’orchestre est sollicité par Christophe Dechavanne pour la reprise des spectacles nostalgiques sous l’appellation : « Age tendre, la tournée des idoles » . Impliqué dans la vie de sa commune, Guy Mattéoni est, entre 2008 et 2020, conseiller municipal à Marignane près de Marseille en tant que responsable de la culture et des animations. Egalement intéressé par le développement de sa région, il devient, en 2014, conseiller de territoire de la Région Aix-Marseille Métropole dans le secteur de la culture, du tourisme et des grands événements.
