L’auteur, compositeur, interprète et acteur français Alain SOUCHON naît le 27 mai 1944 à Casablanca au Maroc sous le nom d’Alain Kienastn. Il vit son enfance pendant six mois au Maroc puis en France, à Paris, et en Suisse d’où son père est originaire. S’il choisit, un jour, de changer son patronyme et de prendre celui de Souchon, c’est parce que ce nom est celui de son père biologique, amant puis second mari de sa mère. En 1959, de retour de vacances de neige avec ses parents, Alain est victime d’un accident de voiture au cours duquel son père perd la vie. Sa mère l’envoie alors étudier en Angleterre mais il reste sur place plus longtemps en pratiquant des petits boulots. De retour en France, il continue à multiplier les petits jobs et, finalement, il tente la chanson en se produisant dans de petites salles parisiennes. C’est ainsi qu’il se fait remarquer par un directeur artistique, Bob Socquet, qui lui conseille de se présenter au concours de la Rose d’Or d’Antibes en 1973. Ce dernier a vu juste puisque sa chanson « L’amour 1830 » remporte le prix spécial de la critique et le prix de la presse.
En 1974, Alain rencontre un musicien qui exerce depuis quelque temps dans la variété au service, notamment, de Pascal Danel: Lucien Voulzy. Ce dernier n’a pas encore changé de prénom et apporte l’univers musical qui manque aux textes de Souchon. Cette collaboration va tout de suite donner de bons résultats: en 1975, la chanson « J’ai dix ans » fait véritablement connaître Alain Souchon.
Et ce succès sera rapidement confirmé par des titres comme » S’asseoir par terre » et, surtout, « Bidon » en 1976. L’artiste est alors considéré par la presse comme le chef de file de la nouvelle chanson française. Il se produit sur scène notamment à la Kermesse de la Bière de Maubeuge (Nord de la France) en juillet.
En 1977, il signe le texte d’une chanson nostalgique destinée à son ami Voulzy qui l’enregistre sous le prénom de Laurent: le « Rockollection » est le méga-tube de l’été. A l’automne de cette année-là, Souchon sort son troisième album qui a pour titre « Jamais content » et qui renferme des succès comme « Poulailler song » et « Y’a d’la rumba dans l’air ».
En 1978, le chanteur bouclé enregistre l’album mythique « Toto 30 ans rien que du malheur ». Le 33 tours contient des chansons fortes comme « Papa Mambo » (« On est foutu on mange trop »), « Le bagad de Lann Bihoué » (dans une superbe version longue), « L’amour en fuite », « Le dégoût », « J’étais pas là » ou « Frenchy bébé blues ».
Un an plus tard, les lettres rouges de son nom s’accrochent à la façade du music-hall parisien de l’Olympia. Alors que l’album « Rame » est commercialisé en 1980, Alain Souchon fait ses premiers pas, prometteurs, au cinéma sous la houlette de Claude Berri dans « Je vous aime » avec Catherine Deneuve et Serge Gainsbourg. Trois ans plus tard, son sixième album, « On avance » est dans les bacs et il constitue un virage musical car l’empreinte de Voulzy est moins présente avec un seul titre composé. Les autres compositions sont signées par Yves Martin, Michel Jonasz, Louis Chédid ou Souchon lui-même. Le changement de style s’accentue en 1985 avec l’album « C’est comme vous voulez » pour lequel l’artiste change également de maison de disques. Les arrangements plus électroniques correspondent à l’époque des années 1980 et le grand succès a pour nom « Ballade de Jim ».
C’est en Angleterre que l’opus suivant (« Ultra moderne solitude ») est enregistré et la chanson « Quand je serai KO » reçoit la Victoire de la meilleure chanson originale en 1990. Trois ans plus tard sort le premier disque compact d’Alain Souchon: « C’est déjà ça ». D’emblée, la chanson « Foule sentimentale » s’impose comme un tube sur toutes les radios francophones. Après une tournée triomphale malicieusement appelée « Défoule sentimentale », le chanteur prend du recul.
Il faut ainsi attendre 1999 pour le voir revenir à la production discographique avec l’album « Au ras des pâquerettes » qui livre de bonnes mélodies comme « Le baiser » ou « Rive gauche » par exemple. Les albums suivants se font plus discrets au point de vue des ventes. Il y a, en 2005 « La vie Théodore » et, en 2008, « Écoutez d’où ma peine vient ». Dans ce dernier opus, le titre « Parachute doré » est le reflet d’une époque de crise financière mondiale. Souchon y dénonce avec humour les excès des grands patrons virés avec des indemnités faramineuses.
En novembre 2011, il surprend encore en sortant un album intitulé « A cause d’elles ». Pour une association caritative qui lutte contre le cancer chez les enfants, Alain Souchon y interprète des mélodies que sa mère lui chantait dans son enfance. Dans la foulée de cet album, l’artiste a réalisé une très longue tournée en se produisant de manière acoustique dans de petites salles de province en 2012 et 2013.
En 2014, après des années de collaboration et de travail, Alain Souchon et Laurent Voulzy décident d’enregistrer ensemble un album qui, dès sa sortie, atteint des sommets de vente. Dès le mois d’avril 2015, les deux compères entament une grande tournée sur les routes de la francophonie. Alain Souchon reprend le chemin des studios d’enregistrement en 2019 pour livrer l’opus « Ame fifties » avant d’annoncer une grande tournée de concerts pour l’année suivante. Tournée suspendue en mars 2020 en raison de la crise sanitaire due à la pandémie du coronavirus covid-19. Elle sera finalement reprise en 2022 avec grand succès.
En février 2024, le chanteur annonce qu’il va démarrer une tournée de concerts, en mai de la même année, avec ses fils Ours et Pierre Souchon. L’occasion pour eux de revisiter, avec lui, le répertoire d’Alain Souchon d’une manière nouvelle et dépouillée.
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