MISSIR Léo

Léo Missir en 2006

Le compositeur, producteur phonographique et directeur artistique français Léo MISSIR naît le 30 avril 1925 à Vathy sur l’île grecque de Samos. Passionné de musique, il a 17 ans lorsqu’il fonde son groupe de jazz en pleine seconde guerre mondiale. Le Hot Club de France attribue un prix à la formation qu’il juge remarquable et qui fait les beaux jours des endroits spécialisés dans le genre musical. Il compose de nombreuses mélodies pour cet orchestre qui n’enregistre pas de disques. Mais Léo Missir se fait de plus en plus connaître dans les sphères artistiques parisiennes. Et, en 1956, il rencontre le futur producteur Eddie Barclay qui, avec Bruno Coquatrix, patron de l’Olympia de Paris, et Lucien Morisse, futur directeur de la nouvelle radio Europe 1, envisagent de révolutionner le monde du disque, de la radio et du spectacle en créant un modèle unique de show-business à la française. A Eddie Barclay, il montre les musiques qu’il a déjà composées et qui pourraient l’intéresser pour la sortie d’un éventuel disque. Et, parmi ces œuvres, il y a le fameux « Cha-cha-cha des Thons » qu’il enregistre et qui rencontre le succès en 1958.

Mais Eddie Barclay pressent chez Léo un vrai talent de directeur artistique et de découvreur de talents. En tant que directeur artistique, il lui demande de superviser l’enregistrement des disques d’un certain nombre d’artistes comme Henri Salavador ou Mireille Mathieu. Et, pour lui permettre de découvrir et faire connaître de jeunes talents, Barclay crée le label « Bel Air » qu’il confie à Léo Missir en 1961. Et ce dernier en profite pour lancer les carrières de Lény Escudéro, Rika Zaraï ou Patricia Carli qui va aussi devenir son épouse. Fin 1964, Eddie Barclay met un terme à l’aventure du label Bel Air. Mais il n’abandonne pas Missir à qui il confie la gestion du nouveau catalogue Riviera qu’il vient de créer avec lui. Toute une série de jeunes artistes vont éclore grâce à ce nouveau label durant une dizaine d’années : ils ont pour nom Nicoletta, Joël Daydé, Christian Delagrange ou Patricia Lavila entre autres.

Mais Léo Missir s’occupe aussi et parfois, « encore », de Daniel Guichard, Gilles Dreu, Frank Alamo, Nino Ferrer ou Guy Marchand. En 1973, alors qu’il s’occupe de la discographie de Patrick Juvet et de la mise en place de son album « Chrysalide », il remarque un jeune choriste à qui Juvet laisse interpréter l’une des chansons du disque : Daniel Balavoine. Il croit aux chances de succès de ce chanteur à la voix haut-perchée et signe, en 1975, un contrat avec lui pour trois albums. La maison Barclay connaît alors des problèmes financiers qui obligent Léo Missir à faire un choix : partir dans une autre firme de disques (WEA, Warner Elektra Atlantic) ou rester pour sauver les meubles. Et c’est Balavoine qui va être le fer de lance de son nouveau label « Riviera-LM ». Les opus « De vous à elle en passant par moi » (1975) et « Les aventures de Simon et Gunther » (1977) n’obtiennent qu’un succès d’estime et Léo Missir se demande s’il ne s’est pas trompé alors qu’un dernier album doit encore être enregistré. Balavoine commercialise l’album « Le chanteur » dans la foulée de sa participation au spectacle musical « Starmania » de Michel Berger et Luc Plamondon. Et c’est un énorme succès.

Si Daniel Balavoine occupe la majeure partie du temps du producteur, Léo Missir essaie aussi de promouvoir d’autres jeunes talents comme Pierre Haralambon (« La débandade » en 1978), Janic Prévost (« J’veux d’la tendresse » en 1990) ou André Peyron (« La grande ourse » en 1983) par exemple.

Suite au décès brutal de Balavoine, le 14 janvier 1986, Léo Missir pense qu’il ne découvrira plus jamais un tel artiste et il décide de mettre un terme à sa carrière. En 1994 toutefois, il est, une dernière fois, le directeur artistique d’un jeune chanteur nommé Dominic Lescure mais un problème de santé l’empêche de mener à bien son projet. Cette fois, c’est vraiment la retraite qui s’achève quinze ans plus tard lorsqu’il meurt le 10 octobre 2009 à Neuilly-sur-Seine à l’âge de 84 ans.
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