L’auteur-compositeur-interprète canadien Jean-Pierre FERLAND naît le 24 juin 1934 à Montréal au Québec. Il passe son enfance avec ses quatre frères dans l’environnement du garage paternel. A l’âge de vingt ans, il est engagé en tant que commis par Radio Canada. Ses collègues remarquent bien vite qu’il possède des talents de chanteur. Encouragés par ceux-ci, il quitte la société de radiodiffusion pour tenter l’aventure artistique avec le groupe des Bozos. En 1959, il revient à la Société Radio Canada mais comme chanteur au cours de l’émission télévisée « Music-hall ». Trois ans plus tard, il propose une chanson, dont il a écrit le texte sur une musique de Pierre Brabant, au concours « Chansons sur mesure » de la télévision canadienne : « Feuilles de gui » s’adjuge la première place.
Et l’histoire se répète outre-Atlantique lorsque Jean-Pierre Ferland remporte le grand prix du Gala International de la chanson à Bruxelles. Après un passage au cabaret « La tête de l’art » à Paris, il représente le Canada au Festival de la Chanson de Sopot en Pologne. De retour au Québec, il présente le programme de télé « Jeunesse oblige » où il découvre de jeunes talents. Ses chansons connaissent un beau succès dans son pays natal et il y réalise une tournée de concerts en 1964. Deux ans plus tard, le producteur français Eddie Barclay lui propose de distribuer ses albums en Europe francophone et, grâce à cela, l’artiste obtiendra un très grand succès avec la chanson « Je reviens chez nous » en 1968.
L’album qui contient le titre reçoit le Grand prix du disque de l’Académie Charles-Cros et les célèbres Compagnons de la Chanson ajoutent le morceau à leur répertoire après l’avoir enregistré. En 1969, Jean-Pierre Ferland est sur la scène de l’Olympia de Paris à la même affiche que Marie Laforêt. L’année suivante, le chanteur surprend tout le monde avec l’album « Jaune » qui est d’un modernisme extraordinaire et inattendu. L’opus se vend à 60.000 exemplaires en un an au Québec.
Le virage rock de l’artiste se poursuit dans les 33-tours suivants : « Soleil » (1971), « Les vierges du Québec » (1973) et « Le showbusiness » (1974). En 1976, il est l’instigateur du spectacle 1 fois 5 qui réunit cinq grands artistes québécois à Québec et à Montréal : Claude Léveillée, Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Yvon Deschamps et lui-même. Un peu oublié des médias européens alors qu’il tourne sans interruption en Amérique du Nord, Jean-Pierre Ferland revient en France en 1978 pour y faire la promotion de l’album « La pleine lune » qui est le premier à ne plus être distribué par Barclay. Dans les années 1980, sans délaisser la chanson, l’artiste revient à l’animation télévisée avec « Station soleil » (sur Radio-Québec de 1981 à 1987), « Tapis rouge » (à la Société Radio Canada en 1986), « L’autobus du showbusiness » (à la SRC en 1987) et « Ferland/Nadeau » (sur Télé-Métropole en 1990).
En 1989, l’opéra Gala dont il a écrit les textes sur des musiques de Paul Baillargeon est présenté à la Place des Arts de Montréal. L’histoire s’inspire de la vie de l’amante et muse de Salvador Dalí et Paul Éluard, Gala, dont le rôle est joué par Sylvie Tremblay. Le spectacle ne tient l’affiche que quelques jours et est un échec financier. En 1992, huit ans après avoir enregistré son dernier disque, Jean-Pierre Ferland reprend le chemin des studios pour y réaliser l’album « Bleu blanc blues » dont certains titres deviennent à nouveau des succès au Québec. Mais le véritable opus du retour est celui qui s’intitule « Ecoute pas ça » et qui est commercialisé en 1995. Avec un texte dont le titre est emprunté au langage courant québécois, « Une chance qu’on s’a » devient ainsi rapidement un nouveau classique de la chanson de la Belle Province.
Quatre ans plus tard sort l’album « L’amour c’est d’l’ouvrage » qui semble alors être le dernier d’une belle carrière pour Jean-Pierre Ferland qui a alors 65 ans. Mais l’homme poursuivra ses activités sur scène jusqu’en 2007 où il propose un spectacle d’adieu. Il animera alors aussi une émission hebdomadaire les dimanches d’été sur la première chaîne de Radio Canada. À l’été 2011, l’artiste retrouve le public pour soutenir la cause de la francophonie au cours de trois spectacles : au Festival franco-ontarien d’Ottawa, aux Francofolies de Montréal ainsi qu’au Festival d’été de Québec. En 2013, il est l’un des quatre coachs de l’émission « La voix » (« The voice ») diffusée sur la chaîne québécoise TVA. En 2018, l’artiste reprend quelques-unes de ses chansons en duo avec une série de chanteuses canadiennes sur le disque « Toutes les femmes de ma vie » : Diane Tell, Nanette Workman, Lara Fabian, Isabelle Boulay et Céline Dion notamment.
Puis, en 2020, à 85 ans, Jean-Pierre Ferland enregistre l’album « Partir au vent » qui propose ses compositions déjà interprétées par d’autres artistes dans le passé. Le 27 avril 2024, Jean-Pierre Ferland meurt de cause naturelle dans une maison de repos à Saint-Gabriel-de-Brandon près de Lanaudière. Des funérailles nationales sont alors prévues pour le 1er juin dans la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde à Montréal.
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