DEPRIJCK Lou

Lou Deprijck en 1983

Le producteur, compositeur et chanteur belge Lou DEPRIJCK, dont les véritables prénoms sont Francis Jean, naît le 11 janvier 1946 à Lessines. Avec un père flamand et une mère wallonne, le petit Francis se sent totalement belge. Ses parents tiennent alors un restaurant sur la grand-place de Lessines où il passe son enfance et son adolescence. Il se passionne très vite pour la musique qu’il va pratiquer en amateur dès qu’il trouve un emploi de fonctionnaire à la RTT, la Régie des Télégraphes et des Téléphones à Bruxelles à la fin des années 1960. Homme de contact, il ne tarde pas à faire beaucoup de rencontres dans le milieu musical de la capitale belge. Parmi ses fréquentations, il y a celles d’Ivan Lacomblez (alias « Pipou ») et de Sylvain Van Holmen qui vient de connaître la gloire internationale avec le « tube » « Daydream » du groupe Wallace Collection dont il fait partie. Avec ces deux compères musiciens, Francis, qui change son prénom en Lou, fonde en 1970 le groupe Two Man Sound qui a pour but de proposer de la musique festive tropicale en grande partie basé sur des influences brésiliennes. En 1973, le disque « Vini Vini » se vend bien en Belgique mais c’est sans commune mesure avec le succès mondial de « Charlie Brown » en 1975. Dans la foulée, le trio livrera encore, en français, une version disco du classique « Frou Frou » (1976) et d’autres titres comme « Danser » et « Brigitte Bardot » (1982).

Entretemps, Lou Deprijck se découvre un talent de producteur et décide de « lancer » un jeune chanteur bruxellois issu du milieu punk : Plastic Bertrand va vendre des millions d’exemplaires de « Ca plane pour moi » dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis, en 1977. Une polémique existe depuis cette époque sur le fait que ce soit Lou Deprijck qui ait enregistré cette chanson avant d’être obligé de trouver un interprète pour défendre le titre en télévision.

Et si notre artiste poursuit encore l’aventure de la production avec Héléna Lemkovitch (en 1982), Dominique Deloof (en 1983) et Viktor Lazlo (en 1985), il ne délaisse pas les Two Man Sound mais se lance aussi dans une carrière « presque » solo avec le concept de Lou & the Hollywood Bananas. Entouré de deux jolies danseuses-choristes, il enchaîne les « tubes » : « Kingston Kingston » en 1978, « Pas peur du loup » en 1981, « Les petites rues de Singapour » en 1982 et « Casanova » en 1983.

En 1984, Lou rencontre l’auteur Boris Bergman avec qui il sympathise au point de former avec lui, le temps d’un album intitulé « Collures » porté par la chanson « Hold-up sentimental », un duo nommé « Bergman & Vanhouten ».

Son amitié avec le parolier va aussi déboucher sur des collaborations avec les artistes que Lou produit comme Viktor Lazlo pour « Canoë rose » en 1985.

La même année, Lou Deprijck accompagne Boris Bergman sur le tournage du film « Blessure » de Michel Gérard où il joue aux côtés d’un jeune débutant nommé Florent Pagny. Ce dernier et Lou entretiendront toujours des relations d’amitié depuis ce moment. En 1985 encore, Lou signe et interprète la musique du générique de la série télé d’animation « Téléchat » (saison 3) de Roland Topor.

Dans les années 1990, l’artiste continue d’enregistrer des disques avec les Hollywood Bananas qui changent au fil des occupations des unes et des autres. En 1998, il participe à une action de solidarité belge pour les sans abri qui a pour nom « Opération Thermos » et qui réunit une quarantaine d’artistes locaux dont Alec Mansion, Toots Thielemans, Muriel Dacq, les Frères Taloche, Morgane, Jeff Bodart, Nathalie Paque, Christian Vidal, Jean-Luc Fonck, Benny B ou Daddy K. A ce moment et jusqu’au début des années 2010, Lou Deprijck réside une grande partie de l’année en Thaïlande où il chante régulièrement dans des clubs et où il aime pratiquer la pêche au gros. Dès qu’il le peut, il rentre en Belgique, chez lui à Wannebecq (Lessines), où il est un fervent supporter du club de balle pelote de Wélar pour lequel il a d’ailleurs écrit une chanson. En 2012, sur le conseil du champion cycliste Claudy Criquielion devenu échevin des sports à Lessines, Lou Deprijck se lance dans la politique locale et devient conseiller communal MR (Mouvement Réformateur, libéral de centre-droit) jusqu’en mai 2021. C’est à cette époque qu’il rend hommage à un autre célèbre artiste originaire de Lessines comme lui : le peintre surréaliste René Magritte auquel il dédie une sculpture qu’il achète et fait placer sur la place de la ville. C’est également sur la place de Lessines qu’il devient le propriétaire du Musée du Slip qu’il rachète au scénariste et cinéaste Jan Bucquoy. Le 19 septembre 2023, le décès de Lou Deprijck est annoncé par son amie de longue date, Nadine Monfils, qui explique qu’il avait été admis à l’hôpital Erasme à Bruxelles pour une septicémie.

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