LEVEILLEE Claude

L’acteur, pianiste, auteur, compositeur et interprète québécois Claude LEVEILLEE naît le 16 octobre 1932 à Montréal. Il est le deuxième enfant d’une famille de trois. Ses parents sont artistes : Pierre est ténor et Laurette est pianiste. Tous deux l’initient, comme son frère et sa sœur, à la musique dès son plus jeune âge. Il apprend ensuite à jouer de l’accordéon et à manier l’harmonica. Le cursus scolaire de Claude n’est pas aisé et il se distrait souvent en jouant des airs du folklore sur son piano à bretelles. Il le fait ensuite assez vite dans les rues de Montréal où les passants constituent son tout premier public. A 21 ans, il se destine aux sciences économiques, politiques et sociales en fréquentant les cours de l’Université de Montréal. Mais c’est surtout le vieux piano d’un local d’étudiants qui l’intéresse. Et c’est comme ça qu’il s’implique dans la vie culturelle de l’université en jouant dans la revue annuelle en 1955. Dans la salle se trouve le réalisateur de l’émission télé « Music-Hall », Noël Gauvin, qui lui trouve du talent et lui demande de composer une musique pour la chanteuse Andrée D’Amour. Claude Léveillée s’exécute et crée « Montréal » pour l’artiste. Intéressé par l’expérience, il se prend au jeu d’interpréter lui-même quelques-unes de ses mélodies et il les chante au cours du programme télévisé « Music-hall ». Ses diverses rencontres artistiques le poussent alors à abandonner ses études et à se tourner vers la comédie. Il incarne des personnages divers pour des émissions de télévision et compose de très nombreuses musiques et chansons. En 1959, avec six autres jeunes artistes québécois, il fonde le groupe « Les Bozos » et voit l’une de ses compositions intitulée « Les vieux pianos » enregistrée par la chanteuse Micheline Manseau. La même année, il rencontre Edith Piaf qui est en tournée au Québec et qui l’invite à Paris pour lui composer des chansons comme « Boulevard du crime » ou « Le vieux piano ».

Rentré à Montréal, Claude Léveillée devient le directeur artistique du « Chat Noir » en 1961. Il repère et y engage Gilles Vigneault à qui il demande des textes à mettre en musique. De leur collaboration naîtront « Avec nos yeux », « Les nuages », « Le bout du monde » ou « L’hiver ».

A partir de 1962, Léveillée se décide à enregistrer ses chansons et il va connaître un grand succès international avec « Frédéric » en 1964.

D’autres titres connaissent aussi une grande popularité au Québec et ailleurs : « La légende du cheval blanc », « Le rendez-vous », « La scène » ou encore « Emmène-moi au bout du monde ».

Alors qu’il compose quelques partitions pour des comédies musicales (comme « Doux temps des amours »), il est le premier chanteur québécois à se produire seul sur la scène de la célèbre Place des Arts à Montréal en 1964. Trois ans plus tard, alors que l’exposition universelle de Montréal retient l’attention du monde entier, il saisit l’opportunité d’interpréter « Le rendez-vous » dans le show télévisé américain du très célèbre Ed Sullivan. Sa carrière internationale est véritablement lancée et, en 1968, elle s’étend encore après une tournée de 26 récitals en Union Soviétique. Quatre ans après, il représente le Canada au Festival polonais de Sopot. Ses succès se multiplient et ont pour titres « L’étoile d’Amérique », « Si jamais », « Marie-Rose », « Les amoureux de l’an 2000 » ou « Les filles de l’Acadie ».

Après avoir taté de la musique instrumentale progressive à la fin des années 1970, Claude Léveillée est frappé par un drame au début de la décennie suivante. Il perd en effet son unique fils de 20 ans. Dès 1982, il enregistre à nouveau des albums, propose des spectacles divers et compose des chansons pour d’autres artistes comme Nicole Martin qui récolte un grand succès avec « Il est en nous l’amour ».

Au début des années 1990, le chanteur est sollicité pour tourner dans la série télévisée canadienne « Scoop » qui le mobilise pendant quatre ans et qui le fait connaître d’un nouveau public. En 1994, il réenregistre ses premiers grands succès sur un disque compact qui a pour titre « Mes années 60 ».

Et, deux ans plus tard, il fait la même chose pour l’album « Mes années 80 ». Ensuite, il s’adresse au jeune public en produisant des albums où se mêlent des contes et des morceaux instrumentaux. Simultanément, Claude Léveillée continue à se produire sur scène et à interpréter des rôles au cinéma et à la télévision. 2004 est une mauvaise année pour l’artiste qui subit deux accidents vasculaires cérébraux en l’espace de six mois. Après des mois de soins et de revalidation, il rentre chez lui et trouve la force de composer de nouvelles chansons pour ce qui sera son dernier album : « Coeur sans pays », enregistré en 2008 et où l’artiste récite plus qu’il ne chante.

Le 4 juin 2011, le chanteur est à nouveau victime d’un accident vasculaire cérébral. Et, cinq jours plus tard, il meurt à Saint-Benoit-de-Mirabel à l’âge de 78 ans. Quelques heures plus tard, Alain Simard et Guy Latraverse, responsables des Francofolies de Montréal, décident de dédier l’édition 2011 du festival à la mémoire de Claude Léveillée à qui ils rendent hommage sur scène.

Le 17 juin 2011, le public est invité à défiler devant le cercueil installé à la Place des Arts de Montréal. Le lendemain, les funérailles de l’artiste ont lieu en la basilique Notre-Dame de Montréal. Ce jour-là, le drapeau de l’hôtel du parlement à Québec est mis en berne. Claude Léveillée est ensuite inhumé au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

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