Xavier Merlet : la théorie du gentil

Je n’ai pas encore vu Xavier Merlet sur scène en « live », comprenez « vivant », car j’ai eu l’occasion de voir des extraits filmés de ses prestations sur YouTube. Mais tout le monde semble dire que c’est sur les planches qu’il faut le voir et l’écouter pour mieux apprécier ses chansons. Pourtant, l’album que j’ai reçu est un disque enregistré en public. Et je l’ai déjà ressenti comme une belle surprise. C’est donc un bon signe.
C’est d’abord un personnage ce Xavier Merlet. Son look soigné des années 1970 vous fait d’office penser à un de ces chanteurs un peu ringards qui ont oublié que le temps a passé et que Pascal Sevran est mort. Mais il faut se méfier de lui car derrière cette première impression se cache une personnalité étonnante qui joue allègrement sur ces paradoxes. Ainsi, par exemple, sa « théorie du gentil » est tout un programme qui, au bout du compte, vous fait longuement réfléchir sur ce que sont les bons et, par définition, les méchants. En treize chansons d’une totale variété musicale, Merlet l’en-chanteur vous emmène dans un univers où chaque chanson est prétexte à interrogation. « Made in mayday » est, par exemple, un bijou du genre : un texte dégoulinant de bonne conscience qui évoque cependant les enfants asiatiques qui travaillent dans des conditions épouvantables. « Aurélien » touche avec sensibilité au sujet de l’alcool qui tue les jeunes au volant. Et « Robert » est un hymne plutôt optimiste à la vie entonné par des personnes décédées !
Chez Xavier Merlet, toute chanson est une observation du monde qui nous entoure. Mais il ne suffit pas d’observer, il faut encore transmettre le fruit de ce constat et, chez cet artiste, la forme et la manière sont totalement originales. Il suffit d’écouter « Le débat » pour se rendre compte qu’il a ainsi tout saisi de la politique. Avec humour.
Des journalistes ont évoqué Jacques Brel en parlant de Merlet. C’est vrai qu’il y a de ça dans les orchestrations et dans l’ambiance globale des chansons soutenues par un accordéon, un piano et un tuba par exemple. Mais la comparaison doit s’arrêter là car Xavier a son univers propre et différent de celui du grand Jacques dont il ne s’approche d’ailleurs pas vocalement. Au niveau du phrasé et du timbre, il m’a plutôt fait penser à un artiste comme – qui s’en souvient hélas ? – le regretté chanteur belge Jacques Hustin.
Je n’étais pas à Orvault où l’album de Xavier Merlet a été enregistré en public. Je ne serai malheureusement pas non plus au festival du « Chaînon Manquant » en septembre prochain à Laval en Pays de Loire (F) pour l’y applaudir. Mais je suis certain que, tôt ou tard, je croiserai la route de cet artiste hors du commun pour mon plus grand plaisir.
Vous aussi, n’hésitez pas à mieux connaître cet auteur, compositeur et interptète en vous rendant sur le site internet de Xavier Merlet en CLIQUANT ICI.
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