John WILLIAM est mort

John William dans les années 60

Le chanteur franco-ivoirien est décédé le samedi 8 janvier 2011 à Antibes (F). Né le 9 octobre 1922 à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, il avait 88 ans. C’est sa fille Maya qui a annoncé sa mort le dimanche 9 janvier 2011.
John William s’appelait réellement Ernest Armand Huss et on peut comprendre qu’il ait choisi un pseudonyme pour se lancer dans la chanson. Né d’un père alsacien, il fut enlevé à sa mère ivoirienne à 18 mois. Il fut élevé par une lointaine parente en Seine-et-Marne (F). Après des études dans un pensionnat, il travailla dans les usines automobiles de Boulogne-Billancourt. Pendant la seconde guerre mondiale, il fut mêlé à un attentat contre un atelier allemand. Interrogé et torturé sans succès par la Gestapo, il fut ensuite déporté dans un camp de concentration en Allemagne en 1944.
A la libération, il ne veut plus retourner travailler en usine. Il songe plutôt à devenir chanteur et prend le pseudonyme de John William. Il s’inscrit dans plusieurs concours et, en 1952, il remporte le grand prix d’interprétation de Deauville avec la chanson « Je suis un nègre ». Peu de temps après, il enregistre « Si toi aussi tu m’abandonnes », la chanson du film « Le train sifflera trois fois », adaptation de « High Noon » composée par Dimitri Tomkin. Il consacrera ensuite une partie de son répertoire au gospel en important en France un genre méconnu que sa voix chaude et grave servait à merveille. Les années 60 et l’arrivée de la vague des chanteurs « yé-yé » mit à mal sa carrière qu’il essaya d’adapter aux rythmes du moment avec peu de succès. Même si son interprétation de la musique du film « Le jour le plus long » ne laisse pas insensible. En 1966, c’est de nouveau l’adaptation française d’une chanson de film qui allait lui redonner une gloire éphémère mais marquante. Il interprète alors « La chanson de Lara » du film « Docteur Jivago » avec Omar Sharif. Pour la petite histoire, ce « tube » monumental chanson inspirera même la maman de Lara Fabian dans le choix du prénom de sa fille.
A partir de 1968, John William a quitté progressivement les planches de music-hall pour se produire dans les églises. En 1970, il se produit régulièrement au cours des traversées transatlantiques du paquebot France et cela lui vaut un public d’Américains intéressé. Trois ans plus tard, il est le chanteur principal de la comédie musicale « Show boat » et il y interprète un classique : le fameux « Ol’man river ». Les années passent et sa passion pour la chanson reste intacte. En 1986, il chante avec sa fille Maya et, en 2005, il effectue une tournée d’adieu à la Martinique. La même année, le 16 décembre, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à Paris.

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