BURIDANE et le fantôme de Colette, vecteur d’optimisme

Le troisième album de la chanteuse française Buridane est actuellement dans les bacs et disponible sur les plateformes de streaming et téléchargements. Il s’appelle « Colette fantôme », est autoproduit par Buridane et a été réalisé par Féloche. La rencontre de ces deux artistes-là s’est produite en 2020.

En 2012, lors de la sortie de son premier album, « Pas fragile », la chanteuse, qui se prénomme July choisit le pseudonyme de Buridane, comme le pendant féminin de l’âne de Buridan. Cet album est récompensé par le Prix Adami qui est remis à l’artiste dans le cadre des Francofolies de La Rochelle en 2012 ainsi que par le Prix Coup de Cœur au festival « Paroles et Musiques » de Saint-Etienne la même année. Le titre phare de l’opus, « Badaboum », est décliné en clip vidéo et est visible sur les plateformes numériques.

Onze ans plus tard, Buridane ne renie pas ce premier album mais précise qu’il ne correspond plus à ses visions artistiques d’aujourd’hui. Et, il est vrai que cette évolution a mûri lentement mais sûrement en passant par un deuxième disque déjà différent, « Barje endurance » sorti en 2017.

En cette année 2023, dix chansons figurent sur une nouvelle galette qui est annoncée aux médias par le titre « Pourquoi tu me fais pas ». Il est composé par Pauline Croze qui a aussi écrit le texte avec Buridane. Les deux jeunes femmes, comme Féloche ou Amélie-les-Crayons, ont partagé ensemble l’expérience de « Chansons primeurs », une sorte d’école de création où la classe était donnée par Ignatus. La chanson, qui est née en quelques minutes, évoque, de manière légère et presqu’anodine, le sujet important du non-désir de maternité.

« Pluie vaudou », elle, est la première chanson issue de la collaboration entre Buridane et Féloche. Elle s’est construite à distance en raison de la pandémie et, même si elle a été enregistrée chez la chanteuse avec des moyens moindres, sa sonorité s’intègre bien dans l’album. La pesanteur de l’absence d’un être cher y est magnifiquement rendue par l’ambiance musicale du morceau et le parlando utilisé par l’artiste.

Aujourd’hui, le nouveau disque de Buridane se révèle comme un pont entre Colette, l’héroïne de l’histoire, et l’artiste. Colette, cette grand-tante qu’elle n’a pas connue mais dont ce qui lui a été raconté la touche au plus profond d’elle-même, tant la ressemblance entre leurs deux personnalités lui semble évidente. Comme deux époques qui se regardent en miroir, entre la mort et la vie. Buridane convoque un fantôme qui a des choses à dire, un dialogue, un rêve d’émancipation, une mythologie à écrire et à chanter.

Comme une danse tribale faite pour chasser les mauvais esprits et faire venir la pluie, l’album est composé de chansons vaudous, des chansons qui lavent. Des chansons faites pour se dire que ça vaut le coup de se laisser faire, défaire et refaire par la vie. Et, si la plume est incisive et marquée d’une tendre noirceur, elle s’accommode merveilleusement de mélodies légères marquées d’une violente luminosité.

 

Article rédigé par Daniel Barbieux (Passion Chanson) sur base de l’écoute de l’album et d’informations, notamment communiquées par Xavier Chezleprêtre.
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