Ouvrez vos oreilles aux Grandes Bouches

On connaissait déjà Les Mauvaises Langues, groupe du nord de la France, voici qu’arrivent maintenant de Toulouse Les Grandes Bouches. Des musicos qui vous invitent d’emblée au Bal Républicain dont ils ont fait le titre de leur album. Ils sont quatre (trois gars et une fille) et, sur disque, ils semblent être au moins douze ! Ca déménage, ça bouge, ça titille et, en plus, ça fait réfléchir !
Voilà une galette numérique qui se place tout à fait dans la lignée d’une certaine chanson francophone d’expression que l’on voudrait moins rare. On est loin du politiquement correct de la variété sirupeuse des radios FM et, pourtant, la musique des Grandes Bouches est festive et dansante. Au point que nos amis ont poussé le détail jusqu’à indiquer le rythme de chaque chanson sur le livret : polka, marche, fox trot, valse, tarentelle, charleston, etc.
Et tous ces pas de danse accompagnent des textes bien ficelés qui traitent, notamment, du libéralisme outrancier du « tout à la banque ». Mais aussi d’une demande vers un retour à plus de social et plus de service public.
Donc, comme elles le chantent très bien, les Grandes Bouches sont 2 goche… Et alors ? La chanson francophone, si elle veut survivre, se doit d’être aussi le reflet de la société où elle évolue avec ses différentes composantes économiques, sociales et politiques. Et pas uniquement le vecteur de textes insipides déclinés à la première personne du singulier.
Dans ce rôle de passeur d’idées, nos quatre amis excellent. Et ils vont même plus loin en créant un nouveau label. Cette nouvelle structure de production se base sur le numérique qui, selon ces artistes, a redonné à la musique son statut de « terre libre ». Elle porte le nom Chants d’action« .
Bravo donc à ces nouveaux militants de la chanson. Et, pour vous donner un avant-goût de l’écoute que vous leur accorderez bientôt j’espère, voici quelques titres pêchés au hasard du livret : Les menteurs, Le boulot ou Le turbin. Attardez-vous aussi, si vous le pouvez, sur L’Européenne et puis tendez l’oreille vers les nouvelles versions de La Carmagnole et de La complainte de Mandrin qui rendent ces vieilles chansons terriblement contemporaines. Vous aurez alors la satisfaction d’avoir savouré entièrement le travail d’un excellent groupe de scène également qui se nomme Les Grandes Bouches. Une façon très « politiquement correcte » mais aussi plus raffinée que de s’appeler Les Grandes Gueules.
N’hésitez pas à en savoir plus en rejoignant Les Grandes Bouches sur internet en CLIQUANT ICI.
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