Guillaume BOUST : Saisons rouges

Photo (c) Claire Boust

Il est un de ces artistes atypiques qui vaut le détour. Le détour par Nantes, ville d’où il est originaire et qui nous a déjà révélé bien d’autres surprises intéressantes dans le domaine de la chanson francophone.

Ici, la chanson dont il est question avec Guillaume Boust nous emmène allègrement du côté du jazz, d’influence « Nougaresque », qu’il partage avec quatre musiciens talentueux. La musique y tient donc une place importante et elle impose de ce fait un phrasé particulier à moins que ce ne soit le contraire. Tant il est vrai que les textes font corps avec le rythme et la mélodie.
Car la poésie de Guillaume Boust, pour musicale qu’elle soit, est également engagée et humaniste.
L’album de sept titres que l’artiste vient d’enregistrer s’ouvre avec « Regards » qui pose la question de ces regards que l’on pose, ou qui sont posés, sur les autres. Comme celui que porte le « bourgeois » sur le SDF, le « sans domicile fixe ».
Guillaume Boust scrute la société dans laquelle il vit et en fait des chansons qui interpellent. C’est le cas de « Faiseuse d’anges » qui traite, avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, du délicat sujet de l’avortement après le viol. Avec la même fonction d’observateur, l’artiste décrit ensuite tout les acquis sociaux que notre société ultralibérale est en passe de détruire dans l’indifférence générale grâce à l’individualisme, l’égoïsme et la haine : la chanson s’appelle, de manière peut-être optimiste, « No pasaran ».
Et puis il y a « Le printemps et nos coeurs » qui évoque une des « saisons rouges » de ‘album. Sur fond de Prague, Tien-An-Men et Belfast – et on pourrait y ajouter certains pays arabes – Guillaume Boust y évoque les printemps porteurs d’espoir et de changement. Et il livre un refrain qui résume tout :
« Et ils pourront bien
Couper toutes les fleurs
Ils n’auront pas c’est certain
Le printemps et nos coeurs« .
Au bout de six chansons personnelles et originales, Guillaume Boust a trouvé la porte de sortie qui s’imposait en interprétant « Le temps des cerises » de Jean-Baptiste Clémént. Mais, fort heureusement, on est ici bien loin de la version qu’en avait faite Yves Montand. La reprise de Guillaume nous oriente vers un slam, façon Abd-Al-Malik, proposé sur fond de jazz moderne et superbe.
La formule musicale du disque – enregistré avec Didier Dayot à la guitare, Mathieu Denaud à la contrebasse, Pierre Le Normand à la batterie et Ewan Dayot en invité au sax alto – semble tout à fait transposable sur scène et a déjà été proposée en certains endroits de la Loire Atlantique. Elle devrait permettre aux amateurs de chanson et aux passionnés de jazz de se rejoindre le temps d’un concert de Guillaume Boust. N’hésitez donc pas à vous déplacer dès que le chanteur passera près de chez vous. Et pour en savoir plus, renseignez-vous un peu plus sur sa personnalité et son talent en consultant le site internet de Guillaume Boust en CLIQUANT ICI.
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