VALLEE Jean

Jean Vallée chantant Brel à Fleurus (B) en septembre 2012 – Photo (c) Passion Chanson

L’auteur, compositeur et interprète belge Jean VALLEE naît le 2 octobre 1939 à Verviers sous le nom de Paul Goeders. Ses parents, à la tête d’une famille de six enfants, vont l’encourager à devenir professeur de mathématiques. Mais le petit Paul n’est pas un scientifique. Il apprécie les chansons de Charles Trenet et de Luis Mariano. Et il se sent plutôt l’âme d’un artiste. Ainsi, après avoir emprunté la guitare de l’un de ses frères, il préfère apprendre, en autodidacte, à jouer de cet instrument avant de découvrir, plus tard, le piano. C’est comme guitariste que, à seize ans, il se fait engager dans un orchestre de bal où il pousse aussi la chansonnette. Il ne faut alors pas très longtemps pour que Paul crée sa propre formation musicale qui se spécialise dans le répertoire français de Brel, Bécaud ou Aznavour. Alors qu’il suit quand même les cours de l’université de Liège pour devenir professeur de mathématiques, il commence à composer et à écrire ses premières chansons. A l’âge de 19 ans, il s’inscrit à un concours de chant qu’il remporte. Alors qu’il se produit de plus en plus dans des petits lieux ou des fêtes scolaires, il doit effectuer ses obligations militaires qui le mobilisent jusqu’en 1962. Puis, il se rend deux semaines à Paris et s’inscrit au Petit Conservatoire de Mireille. Et c’est dans la capitale française qu’il décide de prendre le pseudonyme de Jean Vallée. 1966 est une année importante pour le jeune chanteur : il gagne le Prix du Festival de la Chanson Française de Spa qui se tient à quelques kilomètres de chez lui avec la chanson « Sur les quais », il obtient le prix de la presse lors de la « Coupe d’Europe du tour de chant » à Knokke (B) et il décroche un premier contrat discographique qui lui permet d’enregistrer un 45-tours avec les titres « C’est la vie » et « A Marie-Pierre ». En 1967, il part pour le Brésil où il représente la Belgique au Festival de Rio devant Jacques Brel qui se trouve dans le jury. Quelques mois plus tard, il part en tournée en première partie de Salvatore Adamo puis de Juliette Gréco et il enregistre un premier 33 tours. En 1970, il est sélectionné pour représenter la Belgique au Concours Eurovision de la Chanson. Il y chante « Viens l’oublier » et se classe 6e.

Alors que certaines de ses chansons sont enregistrées par Nana Mouskouri (« La vague ») ou Nicole Croisille (« L’oiseau blessé »), il devient l’un des pensionnaires du cabaret parisien « Le Don Camillo » où il se produit durant des mois. Il poursuit ainsi une carrière de plus en plus marquante en interprétant ses chansons: « Les fous d’amour », « Noblesse oblige » (1972), « Toutes les mélodies », « Des mots simples » (1975) ou « Divine » (1977).

Puis, en 1978, il est à nouveau désigné pour représenter son pays natal au Concours Eurovision de la Chanson à Paris. Il y interprète « L’amour ça fait chanter la vie » et se classe deuxième derrière le groupe israélien d’Izar Cohen qui chante « A ba ni bi ». Aux dires de très nombreux spécialistes, Jean Vallée est, cette année-là, le vrai vainqueur de l’Eurovision et le succès international rencontré par sa chanson le prouve alors amplement.

Cette reconnaissance soudaine lui permet de passer en première partie de Nicoletta dans la salle parisienne de Bobino. Il y chante notamment « Paris Basilic ». En 1980, il est aussi de la tournée de Rika Zaraï dont il effectue le lever de rideau. Le 29 juin de cette année-là, il est l’invité des humoristes français Jean Amadou et Jean Bertho qui présentent leur émission « C’est pas sérieux » (sur la chaîne de télé TF1) en direct de Liège à l’occasion du départ du Tour de France cycliste. Cette année-là encore, pour le spectacle musical composé par Claude-Michel Schönberg, Jean-Marc Natel et Alain Boublil, qu’il met en scène d’après Victor Hugo, Robert Hossein fait appel à Jean Vallée pour tenir le rôle de l’inspecteur Javert dans « Les Misérables » au Palais des Sports de Paris. Jean y apparaît aux côtés de Maurice Barrier, Rose Laurens, Yvan Dautin, Marie, etc. 500.000 personnes assistent aux représentations.

Il part ensuite en tournée avec sa compatriote Annie Cordy. Puis, il tente une nouvelle expérience artistique en présentant, pour la télévision belge publique francophone RTBF, une émission de variétés intitulée « La bonne étoile ». Il y reçoit des stars de la chanson, du cinéma et de la télévision : Mylène Farmer, Hervé Vilard, Karen Chéryl, Enrico Macias, les frères Préboist, Nicole Croisille, Jean-Claude Brialy, Michel Drucker et Adamo (en la défunte salle Rinakono de son village natal de Jemappes en 1983). Un soir, il y accueille aussi Nana Mouskouri qu’il accompagne au piano pour un duo sur la chanson qu’il a composée et qu’elle a reprise en 1971 : « La vague ».

Parallèlement à la présentation de ces émissions, Jean Vallée connaît ses plus grands succès de chansons après avoir rejoint le label Trema: « Un vieux singe dans un coin de sa tête » ou « Javert t’es amoureux » qu’il a écrit sur base de son expérience dans « Les Misérables ».

En 1989, il crée un oratorio  » Brel, un impossible rêve  » qui est présenté à Liège. Puis, pendant des années, il se produit dans des cabarets parisiens réputés comme le « Don Camillo », « La villa d’Este » ou « Chez ma cousine ». En 1993, Jean Vallée écrit et compose une chanson biographique pour les soixante ans de Jean-Paul Belmondo.

Sept ans plus tard, il propose un spectacle intitulé « Rêves de Noël » avec succès dans les églises de Belgique. En 2002, il enregistre un album de nouvelles chansons: « Air de vie ». En 2004, Jean participe, devant toute la famille royale de Belgique, au spectacle de fin d’année au Palais. Un an plus tard, sa chanson « Je suis Belge » est interprétée par Annie Cordy pour les 175 ans de la Belgique sur la grand place de Bruxelles.

En 2008, il participe en direct à l’émission « Tenue de soirée » présentée par son ami Michel Drucker à Bruxelles. Et la même année, il propose un spectacle d’hommage à Jacques Brel.

Il poursuit alors ses tournées en alternant les spectacles de Noël et les concerts où il mêle ses chansons personnelles aux succès de Brel. Il est régulièrement accompagné par son fils sur scène au saxophone. Au début du mois de mars 2014, alors que Jean Vallée est à Paris, le cancer généralisé qui le tenaille s’aggrave subitement. L’artiste demande à rentrer chez lui dans la maison de Thimister (B) qu’il aime tant et où il décède le 12 mars 2014. Fin 2018, son épouse, Malou, et sa famille, décident de publier, à compte d’auteur, un triple CD posthume reprenant près de 70 chansons de Jean Vallée sous le titre « Le plus beau chemin ».
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