AIRCO rocke les mots en français et bien

AIRCO aux Francos de Spa - Photo (c) Passion Chanson

Il est temps pour moi de vous parler du groupe AIRCO dont le comportement rejoint totalement la philosophie du site « Passion Chanson ». A savoir le fait d’essayer de réaliser, dans la langue maternelle des membres du groupe, des compositions dignes de très bons groupes anglo-saxons. Avec la différence essentielle que, dans ce cas-ci, on comprend les textes qui sont rédigés en français. Et cela fonctionne.

Dans l’attente d’un succès qui ne saurait tarder, les musiciens belges du groupe AIRCO, qui seront à l’affiche de quelques festivals à la fin de ce mois d’août 2014, m’ont accordé une brève interview lors d’une rencontre aux récentes Francofolies de Spa. Voici un large résumé de cet entretien avec Vincent, Damien et Pierre-Yves.
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Passion chanson : D’où est originaire AIRCO et comment s’est formé le groupe ?
Vincent : Originaire du Brabant Wallon, le groupe existe, dans sa forme actuelle, depuis environ deux ans et demi. C’est-à-dire depuis début 2012. Nous sommes trois à la base et on est en train d’intégrer un quatrième membre : un bassiste. Cela dit, on a joué avant avec d’autres musiciens mais, au départ, nous sommes trois : Pierre-Yves, Damien et moi-même. C’est dans cette formule que nous nous sommes présentés au concours Franc’Off des Francofolies de Spa.
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Passion Chanson : Airco, c’est du rock en français et vous le revendiquez ?
Vincent : Oui, nous exprimons les choses que nous avons envie de dire dans la langue où nous les pensons. Et, en l’occurence, cette langue, notre langue maternelle, c’est le français.
Damien : On a baigné dès notre enfance dans le rock français : que ce soit celui de Téléphone, de Noir Désir ou d’autres groupes. Et nous ne voyons pas pourquoi chanter en anglais quand le français est notre langue. On préfère chanter en français correctement plutôt que mal en anglais qui est une langue que l’on ne maîtrise pas totalement pour écrire.
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Passion Chanson : Que pensez-vous de la plupart des groupes francophones, de Belgique ou d’ailleurs, qui préfèrent s’exprimer musicalement en anglais pour envisager, par exemple, une carrière internationale par l’intermédiaire d’internet ?
Damien : On ne peut pas leur reprocher de le faire. Certains le font peut-être aussi par pudeur. Pour exprimer plus facilement en anglais des sentiments qu’ils auraient peur de livrer en français. Notre démarche à nous est d’essayer de faire de la musique qui, avec des textes francophones, soit la plus rock et internationale possible. Nous sommes allés jouer en Angleterre l’an dernier et les concerts se sont très bien passés. Les spectateurs étaient ravis malgré le fait qu’ils ne comprenaient pas nécessairement nos chansons. C’est la musicalité des textes qui a joué ainsi que la mélodie de la voix. C’est un peu comme lorsque des francophones vont voir les groupes anglo-saxons dont ils ne comprennent pas les textes. Mais il est vrai que, chez nous, assez paradoxalement, il est plus difficile de se faire entendre avec des paroles françaises. Heureusement, il y a moyen de jouer en français ailleurs qu’en Belgique : nous avons été jouer au Québec et ça s’est super bien passé. En plus, nous avons la particularité, tous les trois, de nous intéresser beaucoup aux groupes qui constituent la nouvelle scène québécoise. Nous étions donc dans notre élément là-bas. C’est d’ailleurs une des régions où nous voudrions vraiment développer notre carrière musicale.
Pierre-Yves : Pour en revenir au français dans le rock de chez nous, je tiens à souligner l’effort tout particulier qui est mené par les organisateurs du concours « Ca balance » en province de Liège. Nous y avons participé l’an dernier et nous avons été très agréablement surpris du travail qui est fait pour aider les groupes concurrents à mieux s’exprimer en anglais ou à choisir sans honte le français pour écrire leurs morceaux. Cela dit, il ne faut pas se leurrer : il est difficile de faire du rock en français chez nous dans les festivals par exemple. Certains organisateurs d’événements rock nous renvoient vers des manifestations de chanson française. Et quand on s’y présente, on nous trouve trop rock dans notre démarche. Ce n’est donc pas évident du tout. Et c’est d’ailleurs le même comportement que l’on retrouve au niveau des radios en fonction de leur ligne de conduite.
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Passion Chanson : Quel est votre souhait musical majeur en cette année 2014 ?
Damien : Il y en a plusieurs. On aimerait un jour se produire à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Ce n’est pas un rêve inaccessible mais il s’agit quand même d’une scène belge mythique où beaucoup d’artistes de renom se sont produits. Et puis, ce serait bien de jouer aux Francofolies de Spa l’an prochain. Enfin, on espère aussi que notre carrière qui commence au Québec va se développer et nous permettre, par exemple, de nous présenter en 2015 aux Francofolies de Montréal et au Festival d’été de Québec. Ce sont là nos rêves les plus chers.
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Passion Chanson : Dans vos projets et vos souhaits, vous parlez très peu de la France ?
Vincent : La France est un pays où nous avons déjà joué à l’invitation de l’un ou l’autre organisateur. Mais nous n’avons pas encore démarché vraiment dans ce pays. Les réactions que nous avons obtenues sont plutôt bonnes. Mais, au niveau des maisons de disques, la réponse est plus ou moins toujours la même : « on est prêt à vous signer mais on attend de voir comment ça marche pour vous ailleurs ». On a ainsi l’impression que les Québécois sont moins frileux. Et puis, en Belgique, on commence à compter quelques personnes qui croient en nous : Francis Géron de Verviers nous a engagé pour « Fiesta City » et on participera aussi, fin août, au festival Scène-sur-Sambre à l’Abbaye d’Aulne près de Charleroi.
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Passion Chanson : Vous parlez de maison de disques amis vous êtes vos propres producteurs de l’album « Le roi du silence » ?
Damien : Oui nous sommes les producteurs de ce premier album pour lequel nous avons dû chercher les bonnes personnes qui ont eu confiance en nous. A ce titre, je placerai en premier Rudy Coclet, l’ingénieur du son qui a réalisé un excellent travail en studio au niveau de l’enregistrement et du mixage. Par ailleurs, ce job de producteur nous a permis d’être plus libres de nos choix. Même si, après, il est sans doute plus difficile de les faire accepter aux maisons de disques qui pourraient distribuer et promotionner l’album commercialement.
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L’album « Le roi du silence » d’AIRCO est dans les bacs depuis quelques semaines. Le groupe défendra ses morceaux sur scène au festival Fiesta City de Verviers (B) le vendredi 29 août 2014 à 22 heures. AIRCO sera aussi à l’affiche du festival « Scène-sur-Sambre à Thuin (Gozée), le samedi 30 août à 14 h. 30 au Bistr’off de la Guinguette.
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