Le nouvel album de Vocal Cordes mise sur la diversité

Au départ, il y a une chanteuse : Aurèle Salmon. Et puis, un peu à l’image de Loïc Lantoine, il y a un musicien fêlé de sa contrebasse : Ludovic Hellet. De leur rencontre naît un projet très original : Vocal Cordes.

Des chansons voient alors le jour sous la plume d’Aurèle et des reprises sont envisagées dans un style peu commun : voix et contrebasse. Un album devient le réceptacle de cette expérience scénique très intéressante. Il sort en 2008 et permet à Vocal Cordes de se faire connaître un peu plus des professionnels et des amateurs de bonne chanson. L’opus contient des versions étonnantes de Marie-Jeanne (Joe Dassin d’après Bobbie Gentry), La ballade de Mélody Nelson (Gainsbourg) ou Que ma Loire demeure (d’après Que ma joie demeure de JS Bach). Il n’est pas vraiment prévu à l’époque que le concept Vocal Cordes dépasse le cap du premier album.
Pourtant, voilà que nous est arrivé il y a peu une nouvelle galette de treize chansons (+ 1 cachée) réunies sous le titre Open Valse.
La question était bien sûr de savoir si le style pratiqué par Vocal Cordes n’allait pas s’essoufler au deuxième opus.
Disons tout de suite qu’il n’en est rien car le duo a eu la bonne idée d’explorer de nouvelles pistes sonores et musicales.
A commencer par la valse déclinée sous toutes ses formes.
Et puis, il y a l’évolution qui concerne aussi bien les textes que les compositions et les reprises. Ces dernières sont, cette fois, au nombre de quatre dont deux en anglais. Ces deux titres trouvent d’ailleurs tout à fait leur place tant ils sont les témoins que les chansons anglo-saxonnes peuvent aussi véhiculer des thèmes intéressants. Ici, il s’agit de Sympathy for the devil des Rolling Stones et And the band played Waltzing Matilda. Ensuite, il y a des adaptations très personnelles du fameux A bout de souffle de Nougaro (d’après Dave Brubeck) et de la Valse de Mélody Nelson signée Gainsbourg et Jean-Claude Vannier.
Quant aux chansons originales, elles sont très poétiques et parfois drôles mais toujours bien écrites et composées.
La déclaration inachevée est une sorte d’exercice qui oblige à écrire des phrases non terminées mais toujours compréhensibles. C’est un bijou. Vals’cult, qui ouvre l’album, est un hommage aux grandes valses de la chanson française. Y sont citées pêle-mêle Madame Arthur, L’hirondelle des faubourgs, Heure exquise, Frou frou, Mon amant de Saint-Jean ou encore Les valses de Vienne. Et puis il y a Lascaux valse qui tendrait à expliquer, de manière non scientifique, les origines de la danse en question.
La grande nouveauté de cet album est incontestablement le travail d’arrangeur fourni par Ludovic. De nombreux instruments ont ainsi rejoints la contrebasse de celui qui est même allé jusqu’à interpréter seul La valse à cinq temps totalement issue de son imagination fertile. Ainsi Vocal Cordes s’est ouvert à la guitare, à la batterie, au violon, à la scie musicale et à la guimbarde notamment.
Voilà donc ce qui constitue la véritable originalité de ce nouveau CD : la diversité. Et, rien qu’à ce titre, Vocal Cordes vaut d’être découvert sur disque mais aussi sur scène où le couple ne manque surtout pas d’humour.
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