La mélancolie cosmique selon Bernardoni

Pochette de l'album "Mélancosmiaque"

Voilà un joli album. Emballé de manière plutôt rétro tel un écrin camée renformant de fort jolies mélodies toutes teintées de jazz. Lucie Bernardoni est sortie de l’aventure « Star Ac » en 2004 après avoir affronté Grégory Lemarchal en finale. Et comme Olivia Ruiz ou Nolwenn Leroy l’ont fait avant elles, elle a choisi de négocier son répertoire en toute indépendance. Du coup, elle propose un second opus, Mélancosmiaque, où l’ambiance globale est feutrée et les arrangements classieux.
Et comme il faut absolument que l’on trouve un air de « déjà entendu » chez tout nouvel artiste, on dira que les références de Lucie l’entraînent du côté de chez Diane Tell (« Je roule »), Olivia Ruiz (« Ces filles-là ») ou même Emilie Simon (« La poupée cabriole »).
Point de vue textes, on est dans la chanson francophone de qualité. Lucie nous balance entre des paroles quelque peu coquines (« Le bon, la brute ou le truand ») et des phrases très sensibles sur l’amour entre deux personnes d’âges différents (« C’est de nos âges » signée Tristan Leroy). Et elle finit par nous jurer que c’est vrai qu’elle ment : « je mens et c’est la vérité ».
Neuf histoires, sur les dix que compte l’album, sont écrites avec talent par l’interprète. Elles ont été mûrement réfléchies et construites pour venir se mouler sur les musiques jazzy composées par divers musiciens : Pedro Alves qui est le père de sa fille née en 2010, Pascal Lafa, Nicolas Neidhardt, John Spenlé et Lucie Bernardoni elle-même.
L’ensemble est très cohérent et bien réalisé par Alvès et Lafa. Pas sûr cependant que cet opus récolte un grand succès commercial. Et c’est peut-être ce qui l’a fait bouder des grandes multinationales du disque pour finalement aboutir le label internet « Aka Music » qui, à coup sûr, s’en sort grandi.
Bravo donc à Lucie Bernardoni qui a beaucoup d’atouts pour entamer une carrière sur le long terme. Et ce n’est certainement pas le clip de la chanson « Juste mon homme » qui vous fera penser le contraire !

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